Alberto Breccia y el estilo / Alberto Breccia et le style

 

 "Yo llego a esto después de muchos años de hacer un trabajo buscando una identidad gráfica, buscando mi estilo, que me preocupó durante años. Lo cual, después cuando lo conseguí, bueno o malo, discutible o no, pero era un estilo, me di cuenta que no servía para nada. Que era simplemente un sello, que era sellar los dibujos, ponerle una marca. Y eso no era el dibujo, después me di cuenta que el dibujo es el concepto, que no es una marca gráfica el dibujo."

Por ese huirle al "estilo—sello de garantía" y buscar siempre nuevos caminos gráficos, Alberto "El viejo" Breccia (Montevideo 1919-Buenos Aires 1993) fué el dibujante que me marcó de entrada y que me dió ganas de meterme en esto. No llégué a conocerlo personalmente, pero pude visitar su casona de Haedo y su taller, gracias a Alberto  Bebe Ciupiak. Tiempo después hice letras para las traducciones de sus libros al francés, ayudé en el escaneado de sus páginas, y durante unos años, trabajé en una distribuidora de libros, muy cerca de las arcas de madera en las que su agente y editor francés conservaba parvas de originales del Viejo. En octubre pasado tuve el honor de rendirle un modesto homenaje en el Musée de la Bande dessinée et de l'image de Angoulême, Francia. Allí se han depositado -provisoriamente- gran cantidad de originales del Viejo Breccia: de "Perramus" al "Informe sobre Ciegos", pasando por las pinturas sobre cuentos de Borges o la novela de Umberto Eco, varias historietas unitarias, algunas inéditas, dibujos sueltos, páginas de los "Mitos de Ctulhu" o de Mort Cinder... Elegí una decena de páginas, de diferentes épocas del Viejo, con el propósito de resaltar a la vez la continuidad de sus busquedas plásticas, y los saltos, los cambios, toda la riqueza de una obra que sigue viva, y de alguna manera, inigualable.


"Sherlock Time" (1958-1959), guión de Héctor Oesterheld.
 

"El Eternauta" (1969), guión de Héctor Oesterheld.

"L'Eternaute" (1969), sur un scénario d'Héctor Oesterheld.

"La cosa en el umbral" (1972-1974), de H.P. Lovecraft, adaptación de Norberto Buscaglia.
"La gallina degollada" (1975), adaptación de Carlos Trillo del cuento de Horacio Quiroga.

"Donde súben y bajan las mareas" (1976), adaptación de Carlos Trillo de un cuento de Lord Dunsany.

"Caperucita roja" (1979-1980), adaptación de Carlos Trillo del cuento de Perrault.

"La nuit de Camberwell" (1985), adaptatio de Norberto Buscaglia d'après Jean Ray.

"La noche de Camberwell" (1985), adaptación de Norberto Buscaglia de un cuento de Jean Ray.


"Mr. Valdemar" (1982), adaptación de Carlos Trillo del cuento de E.A.Poe.

 

 "J'arrive là après des années de travail à la recherche d'une identité graphique, de mon style, quelque chose qui m'a préoccupé des années durant. Et une fois que j'y suis arrivé, que, bon ou mauvais, discutable ou pas, j'ai eu mon style, je me suis rendu compte que cela ne servait à rien. Que le style était simplement un sceau, que je me contentais là de tamponner mes dessins avec un sceau, de leur coller une marque. Et le dessin n'était pas cela: j'ai réalisé ensuite que le dessin est un concept, et non pas une marque graphique."

Par son refus du "style—sceau de garantie" et ses recherches de nouveaux chemins graphiques, Alberto "el viejo" Breccia (Montevideo 1919Buenos Aires 1993) a été le dessinateur qui m'a donné envie de faire quelque chose en dessin. Je n'ai pas eu la chance de le rencontrer personnellement, même si j'ai pu visiter sa maison et son atelier à Haedo, dans la banlieue de Buenos Aires, par l'intermédiaire de Alberto Bebe Ciuipiak. Plus tard, j'ai fait des lettrages pour des éditions françaises de ses œuvres et travaillé, quelques années durant, à deux pas des coffres en bois où son éditeur français conservait nombre de pages originales de Breccia. Au mois d'octobre dernier, j'ai eu l'honneur de lui rendre un hommage au Musée de la Bande dessinée et de l'image de Angoulême. C'est là qu'on a -provisoirement- entreposé une grande quantité de pages de Breccia, de "Perramus" au "Rapport sur les aveugles", en passant par les peintures d'après Borges ou les adaptations de Lovecraft, des histoires unitaires, des croquis, et des inédits. J'ai choisi une dizaine de pages à exposer, piochées dans différentes périodes de l'œuvre de Breccia. L'idée était de montrer la continuité et la cohérence des ses recherches plastiques, et de voir les changements, les sauts de "concept" donc, et d’apprécier ainsi toute la richesse d'une œuvre qui reste bien vivante, et d'une certaine manière, incomparable.

Les pages exposées, dans l'ordre: 

"Sherlock Time" (1958-1959), scénario de Héctor Oesterheld / "L'Eternaute" (1969), scénario de Héctor Oesterheld / "Le monstre sur le seuil" (Les mythes de Cthulhu, 1972-1974), adaptation de Norberto Buscaglia d'après H.P. Lovecraft / "La poule égorgée" (1975), adaptation de Carlos Trillo d'après Horacio Quiroga / "Là où les marées vont et viennent" (1976), adaptation de Carlos Trillo d'après Lord Dunsany / "Petit Chaperon Rouge" (1979-1980), adaptation de Carlos Trillo d'après Charles Perrault / "La nuit de Camberwell" (1985), adaptation de Norberto Buscaglia d'après Jean Ray / "M. Valdemar" (1982), adaptation de Carlos Trillo d'après E.A.Poe.


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